Même si l'air de cet endroit est sinistre, il renferme des gens. [PV Nakamura Naoto]

Même si le vent souffle, les arbres grincent et l'air est sinistre, je resterai ici et rien ne m'en empêchera.

-Il fait froid....

Au milieu du parc, par une pluie battante et un vent des plus glacial, Melody se tenait debout, sans aucune raison apparente, et tremblait de froid. Elle venait d'arriver car elle tenait ses valises dans ses mains mais ne bougeait pas. Ne savait-elle pas où elle devait aller? Ou un souvenir sinistre l'avait figé d'elle-même? En tout cas, elle fixait sans but la balançoire devant elle. Celle-ci se balançait en fonction du vent, grinçant à chaque passage. Les arbres bougeaient dangereusement et le souffle de l'air qui passait entre ses branches provoquait un sifflement aigu et effrayant. Les maisons détruites des alentours rajoutaient un air sinistre. Aucune lumière, aucun signe de vie. Rien ne bougeait. Les bancs se détruisait, l'espace de jeu apparemment destiné aux enfants était en ruine. Tout était rouillé et la pluie n'arrangeait pas les choses. Le sol était boueux, l'herbe était morte. La rivière que formait l'eau tombée du ciel dégoulinait le long du chemin, épousant toute les courbes offertes. C'est ici qu'elle était arrivée, regardant d'un air vide tout ce qui l'entourait. Ses cheveux se faisait plus sombre à cause de l'obscurité. Ils étaient trempés , guidé par l'air, fouettant à plusieurs reprise le visage inondé de l'hybride. Elle n'avait sur elle qu'un manteau léger rouge et des gants blancs, la seul chose qui la réchauffait un peu. Car ses habits en dessous étaient pour le moins réchauffant et même encombrants. Elle arrivait à peine tenir debout, épuisée par le voyage.

Car plus tôt dans la matinée et même dans la nuit, elle avait enchainé train,voiture,métro et bus , laissant la fatigue et l'inconfort des véhicules prendre le dessus. Elle n'avait même pas fermé l'œil, torturé par l'image de ses parents et le doute de les retrouver dans cette ville. Pourtant en voyant le nom du village sur Internet, elle avait été comme attirée. Une force aussi énorme qu'elle ne pu la contrôler et partit le plus vite possible dans cet endroit inconnu. Quand enfin la Néko était arrivée à la gare plus ou moins en ruine la plus proche de Kichigai , elle vu sous un air désespéré le chemin qu'elle devait encore faire, traverser la forêt.Elle prit son courage à deux mains et s'engagea dans cette chose lugubre et sinistre. Des bruits bizarre , des craquements effrayants et des sifflements amers l'atteignirent alors qu'elle traversait cet enfer. Seul le hurlement d'un loup la rassura. Étant en partie animal, elle n'avait pas peur de ceux-ci et ça la mettant en confiance de savoir une bête près d'elle. Oui, ça peut paraitre étrange mais c'est la vérité.

Enfin, elle l'a traversa, cette forêt, puis franchit le portail du village. Ensuite elle prit des chemins, passa dans des ruelles et pourtant, elle ne rencontra personne. Mais elle la sentait, l'attraction de la ville, cette force qui l'attirait dans une certaine direction , jusqu'au parc. Encore une fois, elle n'avait pas bougé d'un poil, fixant toujours le même point. Puis, étrangement elle lâcha une valise et releva une main vers son visage. Elle l'observa longuement, puis resserra le poing en soupirant. Elle reprit la valise et leva un pied, tremblante et douteuse d'elle-même. Pour finir, elle eut la force de marcher vers la balançoire. Toujours aucun signe de vie. Elle posa une dernière fois les valises à côté du poteau de la balançoire et s'assit sur celle-ci. Un grincement plus important que les autres surgit mais Melody ne fit rien semblant. Elle se poussa légèrement avec les pieds pour que la chose sur laquelle elle était assise se balance un petit peu. Sans rien faire d'autre, elle attendit, regardant le paysage délabré qui l'entourait.

Et comme par enchantement, dans la seule direction que celle-ci n’avait pas regardée, une voix l’interpella, lui lançant un petit « Hey! » bien simple, et sans aucune gène. La voix était faible, et ne provenait pas de bien loin, comme un souffle qui traversait le vent glacial de la plaine. Son apparition rappelant les films d’horreur, pendu a la poutre d’un module, en hauteur, il glissa sa main sur la rouille qui se formait tristement sur le dessus de celle-ci, afin d’agripper un endroit plus sécuritaire. Il la regardait, un sourire aux lèvres… non pas terrifiant, non pas sadique, simplement souriant, gentil… naïf. L’homme qui portait un manteau plus rembourré qu’elle se donna un élan avec sa main qui tenait le module afin de sauter en bas, retombant en position accroupie, mettant genoux à terre. Ses mouvements étaient fluides, calmes, ne laissaient paraitre aucune crainte, aucune peur… son âme en paix rendait les lieux encore plus morbides… encore plus étranges, et surtout, brisant le thème de la hantise que donnait cet endroit dégoutant… Ses cheveux blancs tombant sur sa figure alors qu’il finit sa chute, sa position revint plus droite, et alla choisir de se relever finalement. Il marchait, droit vers elle, lentement… accueillant?

Passant une main dans ses cheveux, il ne donnait pas l’air d’être bien méchant, il donnait l’air d’être même plutôt faible pour un homme, et d’une taille quand même raisonnable, même petite. Sa démarche était sans failles, relaxée, cool… Il avait tout, et même dans un endroit si horrible. S’il avait lui aussi une légère frayeur des lieux? Qui sait… Il vint faire face a son hôte, et lui dit alors : « … D’après vos vêtements… votre style, votre démarche… vous êtes nouvelle ici, non? » Lui demanda-t-il, d’un ton de voix doux et sympathique. Il n’avait pas peur d’elle, même si d’habitude les femmes lui foutaient la chienne… elle ne sentait pas l’humaine, elle sentait… autre chose. Il avait un peu de mal à la cerner, certes, mais la demoiselle devant lui n’était pas ordinaire.

Son crâne n’allait pas rapidement, il ne pensait pas, ou presque… Il avait été ici toute la journée, prenant du bon temps, s’arrêtant et tentant d’apercevoir de la civilisation. Il n’était pas du genre a être très sociable, mais aujourd’hui, il se sentait poussé, poussé a faire ce dont il n’avait généralement pas envie, vivant sa petite vie de solitaire, il avait aujourd’hui envie de se sociabiliser, mais pour une raison qu’il ne comprenait guère, et qu’il ne comprendrait jamais… Voyant celle-ci de plus près, sous la pluie battante, il grimaça et finit par retirer son propre manteau afin de lui mettre sur les épaules, ne cherchant aucun remerciement... Il était facile de distinguer le fait qu’elle ait froid… et même si son manteau était légèrement trempé, de l’intérieur il était encore chaud. Survivant au froid, a l’aide d’une simple chemise, il lui dit : « … tenez… sa devrais vous aider… » Alors qu’il lui plaçait comme il faut…

Un village aussi noir abritant une âme si charitable?... Étrange… très… étrange…

Elle ne bougeait pas. Tremblante comme une feuille. Son souffle se faisait plus court, plus dur. Ses yeux s'étaient refermés car elle ne voulait plus rien voir. L'air froid la faisait geler et ses joues devenaient de plus en plus roses mais son teint naturel restait blanc. Puis dans sa solitude, elle entendit des pas. Le craquement de l'herbe, le bruit que faisait le vent qui passait dans ses cheveux, ses pas réguliers...elle pouvait tout entendre. Ses oreilles se levèrent et elle ouvrit tout doucement les yeux, comme pour ne pas l'effrayer. Elle s'arrêta au milieu, pour que ses prunelles soit à demi-ouvertes. Elle scrutait le sol, regardant les chaussures de la personne qui se dirigeait vers elle. L'hybride ne pensait pas du tout rencontrer quelqu'un ici. Tout avait l'air désert et inhabité. Pourtant, elle était rassurée de savoir que des gens habitaient la ville. Au moins, elle ne serait pas seule. De toute façon, elle serait allée dans la forêt pour dormir si personne n'était là. Elle aurait quand même été avec des animaux, pas toute seule. Même si cette endroit l'effrayait, elle savait qu'il y avait des gens aimables et gentils dont elle allait essayer de leur faire confiance.

Lorsque que l'homme prit la parole, Melody sursauta. Elle écarquilla les yeux et remonta la tête. Elle était étonnée par la mélancolie de la voix de l'humain, l'écoutant avec attention, comme dans une transe. Ses cheveux de neiges virevoltait avec le vent et faisait tourner la tête à la jeune fille. Elle ne répondit que par un geste de la tête. Elle venait de remarquer qu'il était très observateur et avait direct vu qu'elle n'était pas du coin.Émerveillée par ce "don", elle voulu tout de suite le connaitre. Mais à cause de froid, elle ne pu qu'ouvrir la bouche, rien n'en sortie. Elle était comme paralysée. Elle voulait absolument se décoincée mais c'était impossible, elle avait trop froid. Pensant à l'intérieur d'elle, elle se disait "Idiote, tu aurais pu mettre autre chose pour venir ici, plutôt qu'un simple bout de tissu." Elle s'en voulait, elle voulait vraiment rencontré des gens, mais là, elle était incapable de dire quoi que ce soit.

Sans qu'elle n'eut le temps de rien faire, le garçon retira son manteau à lui et le posa sur la petite hybride. La chaleur lui fit immédiatement du bien et elle s'emmitoufla dans ce que l'humain venait de lui prêter. Un petit sourire s'afficha sur ses lèvres. Bizarrement, elle était heureuse en ce moment. Mais quand elle releva la tête, elle remarqua que son "sauveur" n'était vêtu que d'une simple chemise. Elle baissa la tête et une oreille, d'un air très intriguée. Elle essaya de prendre une voix plus ou moins rassurante et douce, même si elle avait un peu de peine à parler, étant restée muette pendant des années.

-Merci beaucoup...Mais...vous n'avez pas froid vous?

Elle s'arrêta d'une courte de pause et reprit son souffle, puis un peu hésitante, elle continua.

-Aufaite.... j-je m'appelle Melody.

Sa chemise devenant transparente rapidement, sous la pluie battante, même plus que cela, il ne faisait que lui répondre par un simple sourire, large, amical, et gentil. Sa réponse était lente et réfléchie, comme si il n’était pas du tout pressé et comme si le temps ne lui était guère important. Il n’était pas embêté par la pluie, mais simplement trempé, de haut en bas… Il semblait avoir passé une bonne partie de la journée avec cette pluie lourde, puante… En effet, la pluie, en ces parties, avait une symbolique bien plus triste que partout ailleurs… Le paysage devenant encore plus laid et désolant, l’ambiance encore plus morte qu’a l’habitude, et le silence devenant carrément insupportable, les gouttelettes de pluie rappelant le désespoir aux habitants de cette ville maudite… Il ne damnait pourtant rien, il restait stoïque, souriant, joyeux face a cette horreur sans renom qu’était cette ville… cette ville ou corruption, folie, et surtout violence régnait en maitre.

Mais encore, une âme qui n’était pas teintée, qui n’était pas mauvaise, qui ne semblait pas avoir succombée encore au mal, une âme fraiche, rafraichissante, pleine d’espoirs et de rêves, pleine d’ambitions… même si elle avait été emmenée ici, ce qui démontrait un signe de son anormalité… Il la prit sous son aile pendant un instant, alors, question de faire durer cette innocence, cette ignorance… et de lui laisser voir le monde avec couleurs, ne succombant pas au noir et au blanc de cette région désastreuse… Il n’avait envie que de la prendre dans ses bras et de lui dire de repartir, de courir au plus loin et de ne jamais revenir, mais il savait pertinemment que cela n’était pas possible… Dès le moment ou elle fit entrée en ces rues sombres, en cette enclave incroyable, il lui fallait rester… et cela, pour l’éternité… Il était tout sauf fan de cette idée, mais il était impossible de défaire les règles de ce monde atroce et immoral. Il lui fallait endurer… et espérer que son travail serait fini avant que ce monde ne l’atteigne, elle aussi.

Lorsque ses premiers mots furent prononcés, il ne fit que lui répondre : « … mais il faut bien savoir se sacrifier pour ceux qui en ont besoin, non? » dit-il, un sourire chaleureux aux lèvres. Son visage semblait trop calme, trop serein, trop gentil… Il avait un je-ne-sais-quoi qui flottait autour de lui, son détachement face a la réalité était quelque peu trop grand, bien trop apparent, et il ne semblait pas ressentir bien des choses… Un peu idiot? Peut-être… Un peu spécial? Ça, c’était une certitude. Et suite a sa présentation, il enchaina : « Et moi, c’est Naoto… Mais, bien que j’aimerais faire votre connaissance dès maintenant… ne croyez-vous pas que nous devrions aller en un endroit plus… sec? » demanda-t-il, passant sa main dans ses propres cheveux, question d’y faire tomber quelques gouttes qui tombèrent rapidement au sol… Il la regardait encore avec ce même air… trop serein…


[Désolé si c'était long... j'faisait face a une panne d'inspiration totale -,-', rien a voir avec votre écriture, j'adore =3]